À travers ses œuvres, Aya Ben Amor propose une critique de l’écosystème afin de pointer du doigt la
condition des animaux ainsi que les conflits environnementaux actuels. C’est en s’inspirant librement
des contes de Jean de La Fontaine et de Candide, qu’elle extirpe ou transplante la faune
contemporaine dans ses œuvres pour créer un contraste avec les supports techniques qu’elle choisit
d’utiliser.
Les sujets choisies peuvent tout aussi bien être des animaux sauvages comme des
animaux domestiques afin de donner du réalisme au Travers des scènes surprenantes et troublantes
de réalisme. Il faut entrer dans cet univers pour en comprendre tout le paradoxe. Le sujet est à
chaque fois transposé sur différents supports comme des tubes de PVC, des serpillères ou sur une
roue de bicyclette.
Les animaux se déplacent alors d’une niche à une autre comme s’ils devaient
s’adapter promptement à une situation inéluctable. Le support sert également à caractériser l’état
de l’animal en question, ainsi, des moments de sérénité et de cabriole sont représentés afin de
démontrer l’absurdité de façon dont ses animaux peuvent être traités.
Côté technique, sérigraphie et transfère sont de mise. L’utilisation d’objet brûlant aide à transférer la maltraitance animale de manière anarchique pour dénoncer l’erreur humaine, comme le fit Jean de La Fontaine en son temps : « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes ». La technique qu’elle adapte lui permet de démonter les contraintes réel et visuel, souhaitant ainsi lever le voile sur le somnambulisme dont fait preuve l’homme face à la contradiction de l’omniprésence des animaux sur nos écrans, dans les cirques, les abattoirs ou pire encore.
Antoine Lacroix, journaliste
