© Hamza Bennour
Ne ratez pas l’exposition « the return » de Skander Khlif actuellement à la galerie ARCHIVART.
A mon sens, Skander est l’un des photographes les plus doués de Tunisie, à l’objectif illuminé d’émotion, et aux fenêtres de vie reflets des doutes d’une époque aux ombres insondables.
Skander n’est pas le genre de photographe à s’effacer derrière sa photo, l’univers de l’esthète est marqué, ses lignes clairement tracées, et quelle que soit son inspiration du moment, on devine sa présence à lui comme le miroitement d’un portraitiste sur les pupilles de son modèle. J’aime cette voix sûre mais en retrait, qui préfère les hublots et vitres embuées, souffle dans le rideau d’une cabine, fait danser la symétrie des silhouettes sur le pont du bateau, et miroiter les mirages de rêves étouffés dans les ombres cambrées. J’aime ces photos à l’âme noir et blanc et à l’habit couleurs pétantes.
Lors de votre visite, arrêtez-vous longuement à l’anti-chambre en bout d’exposition, une sorte de trois points finaux au goût d’inachevé, portant autant de promesses que de facettes du talent kaléidoscopique du photographe.

Skander Khlif n’a cessé de faire le voyage entre sa terre promise et son quai originel, sa carrière stable et sa passion dévorante insaisissable, sa maîtrise intellectuelle et ses pulsions sans selle. Cette exposition marque un ultime retour sans billet aller, pour le plaisir de toute âme errante, peut-être déboussolée mais qui garde la foi dans sa destinée.
Tarek M’rad